Une invasion qui fait toujours polémique
29 avril 2021"Les faits illicites commis par l'Ouganda à l'encontre de la République démocratique du Congo (...) ont fauché la vie de beaucoup de nos soldats, affecté de manière profonde et durable son infrastructure et son environnement, meurtri sa population civile et épuisé son économie et ses ressources naturelles." C'était le 20 avril dernier, Paul-Crispin Kakhozi Bin-Bulongo, chef de la mission congolaise auprès de l'Union européenne, rappelait devant la Cour internationale de justice (CIJ) tout ce que son pays, la RDC, reproche à l'Ouganda.
Les faits remontent aux années 1998-2003. Une guerre oppose alors l'Ouganda et le Rwanda soutenant des forces rebelles contre le gouvernement de Kinshasa dans l'est congolais, riche en minerais.
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La "guerre des six jours"
En juin 2000, ce sont les armées ougandaises et rwandaises qui s'affrontent sur le territoire congolais, à Kisangani dans le Nord-Est : c'est la "guerre des six jours". Les combats se déroulent en effet du 5 au 10 juin, comme la Guerre des six jours entre Israël et la Ligue arabe, en 1967.
Jean-Jacques Wondo, analyste et expert des questions géopolitiques et sécuritaires raconte que "les éléments de l'armée ougandaise qui étaient déployés dans la ville, qui étaient surmilitarisés, ont affronté les éléments de l'armée rwandaise. Et pendant six jours, la ville a été témoin d'atroces combats où des obus, des mortiers et des bombes ont été largués au point que cela a créé la désolation et occasionné de nombreuses victimes. C'est ce qui a fait que par la suite, cette présence de l'Ouganda a été mal vécue par les populations et aussi les autorités congolaises."
Les autorités congolaises réclament désormais près de 13,5 milliards de dollars de réparation. Une somme que Kampala juge exorbitante.
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En 2005 la CIJ avait statué que l'Ouganda devait payer des réparations pour avoir envahi la RDC, provoquant une guerre (1998-2003) qui a fait plus de trois millions de morts.
Faute d'accord entre les deux parties, le dossier est donc de nouveau devant la Cour, qui doit fixer le montant des réparations.