Une émotion mondiale
14 novembre 2015Les autorités françaises tentent d'identifier les kamikazes auteurs des attentats les plus meurtriers jamais commis en France, revendiqués par le groupe jihadiste État islamique (EI) et qui ont fait au moins 129 morts et plus de 350 blessés.
Huit assaillants sont morts, dont sept en se faisant exploser, dans cette série d'attaques ciblant les spectateurs d'un concert de hard-rock au Bataclan, des consommateurs attablés à des terrasses de cafés dans le centre de la capitale et près du Stade de France, au nord de Paris. C'était "une boucherie", a résumé, bouleversé, un policier.
Vendredi soir, lors des attaques, des Parisiens ont ouvert la porte de leur immeuble pour que des rescapés puissent échapper aux assaillants. Notre correspondante à Paris, Anne-Julie Martin, était dans un café proche des lieux des attaques, elle a elle-même dû trouver refuge chez des amis. Vous pouvez l'écouter en cliquant sur le lien ou l'image ci-dessus.
Pour Joseph Henrotin, chargé de recherche au Centre et de prévision des risques internationaux à Paris, la société française a changé depuis les attaques contre Charlie Hebdo en janvier dernier (à écouter ci-contre).
Les messages de solidarité ont afflué de l'étranger. "Nous pleurons avec vous", a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel en s'adressant au peuple français, auquel elle a promis de "mener le combat ensemble contre ces terroristes". "Je suis profondément indigné par ces graves attentats" a souligné Macky Sall, le président sénégalais. Autre déclaration venant d'Afrique: le président algérien Abdelaziz Bouteflika a parlé de "véritable crime contre l'humanité". Son homologue égyptien a dénoncé des crimes abjects et lâches, quand Béji Caid Essebsi, le chef de l'Etat tunisien, a parlé d'une "réponse collective et solidaire" face à de tels actes.
Seule note discordante, Bachar El Assad: selon le président syrien, la politique française au Moyen-Orient a contribué à "l'expansion du terrorisme."
Dans les villes du monde entier, l'heure était au recueillement. L'emblématique Opéra de Sydney a été illuminé en bleu blanc rouge, tout comme la Porte de Brandebourg à Berlin. Un fleuriste à Oslo a distribué des dizaines de roses aux passants pour qu'ils puissent les déposer devant l'ambassade de France toute proche. Et à Kiev, le président Petro Porochenko et ses ministres se sont rendus à l'ambassade à pied, des fleurs à la main.
A Madrid, des centaines de personnes ont observé une minute de silence, avant que la maire et la foule ne chante l'hymne français. Fleurs et bougies s'accumulaient dans l'après-midi devant le consulat de France situé dans la grande rue piétonne d'Istanbul.