Vital Kamerhe, début d'un procès très attendu
12 mai 2020Le parquet général de Kinshasa/Gombe siégeait ce lundi (11 mai) en audience foraine au Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa, le CPRK, mieux connu sous le nom de prison de Makala. Une audience inédite dans le pays de part l'importance politique des mises en cause. Audience de près de 2h d'ailleurs retransmise par la chaîne d'Etat RTNC.
En direct donc de la prison où Vital Kamerhe est en détention depuis le 8 avril, avec les deux co-accusés dans ce procès : Samih Jammal, directeur général des sociétés Samibo Congo et Husmal, ainsi que Jeannot Muhima, chargé de l’import-export à la présidence de la république.
Les avocats de la défense ont bien obtenu le report du procès, mais pas la remise en liberté des trois accusés. L'homme d'affaires libanais Samih Jammal est pourtant très affaibli. À 79 ans, il était pratiquement au bord de l'évanouissement, assis dans un fauteuil roulant, très essouflé quand il a pris la parole. Il devra donc encore attendre le 25 mai pour être véritablement jugé.
Le tribunal veut encore enquêter
Le tribunal a estimé que sans vouloir rejeter totalement la démarche telle que proposée par les parties étant donné que les prévenus sont présent, quelques questions sommaires, sans toucher en profondeur les éléments du dossier, pouvaient être posées à l’un et l’autre afin de prendre une décision.
Selon plusieurs observateurs, l’affaire pourrait remonter jusqu’au président de la république, chef direct de Vital Kamerhe. "Un directeur de cabinet ne peut prendre de décisions sans que tout passe par le chef", estiment en effet beaucoup.
C'est d'ailleurs ce qu'a déjà un peu affirmé Vital Kamerhe lui-même.
"Je suis directeur du cabinet du chef de l’Etat. On doit exécuter le programme du chef de l’Etat. Ce qui est déjà une situation inédite. Donc je suis intervenu au nom du président de la république pour que ces travaux se fassent et que nous puissions répondre aux besoins pressants du peuple congolais", a t-il expliqué.
Pour sa défense et celle du chef de l'Etat actuel, Vital Kamerhe assure que le dossier de ces logements sociaux n'est qu'un "héritage" de l'ancien gouvernement. Dans ce dossier sans précédent, la RDC s'est constituée partie civile. Mais Vital Kamerhe n'a pas été révoqué de son poste de directeur de cabinet de Felix Tshisekedi.