Yaa Nana Asantewaa, la reine guerrière
8 mars 2018C’était une femme pleine de volonté, qui avait le courage de ses convictions. Yaa Nana Asantewaa, née en 1840 à Besease dans l'empire Ashatni et morte en 1921 aux Seychelles, reste encore aujourd'hui un modèle au Ghana.
Les grands évènements de sa vie
Elle est connue pour avoir initié et soutenu l’événement connu aujourd’hui sous le nom de “Guerre du Trône d’Or ». Le Trône d’Or était la chose la plus sacrée chez les Ashanti. Sir Frederick Mitchelle Hodgson, le représentant britannique de l’époque, demanda à ce qu’on le lui ramène pour qu’il puisse s’asseoir dessus, au nom de Sa Majesté la Reine de Grande-Bretagne.
On se souvient également de sa remarque sur le comportement hésitant des hommes Ashanti face à la demande du représentant britannique : "Est-ce vrai que les Ashanti n’ont plus de bravoure ? Je ne peux pas y croire. C’est impossible ! Je dois vous dire : si vous, les hommes d’Ashanti, vous ne voulez pas y aller, nous, les femmes, nous irons. Je vais faire appel à mes camarades féminines. Nous irons nous battre contre les hommes blancs. Nous irons nous battre jusqu’à ce que la dernière tombe sur le champ de bataille. Si vous, les chefs, ne comptez pas vous battre, vous devriez prendre mes sous-vêtements en échange de vos pagnes."
Elle a été nommée par un nombre important de rois de régions de l’empire ashanti comme cheffe de guerre des Ashanti – une première et un fait unique en son genre dans l’histoire ashanti. Elle est également connue pour avoir été sur le front à plusieurs reprises pour donner des conseils et assister les guerriers ashanti – et ce à 60 ans passés !
Héritage
Yaa Asantewa est un modèle et une source d’inspiration très importants pour les filles et les femmes, au Ghana comme ailleurs, pour la bravoure dont elle a fait preuve. Un nombre important de femmes qui se retrouvent dans des professions dominées par les hommes héritent du surnom de "Yaa Asantewaa", en signe d’encouragement et de soutien.
Un musée en mémoire de la grande guerrière a ouvert ses portes en 2000, à Ejisu. Les descendants de Yaa Asantewaa ont fait preuve d’une grande générosité en offrant au musée des objets ayant appartenu à la guerrière, parmi lesquels des vêtement, mais aussi une carapace de tortue, dans laquelle elle mangeait, selon la légende. Malheureusement, le musée a été ravagé par un incendie en 2004. La plupart des objets n’ont pu être sauvés, et le musée est toujours en ruines.
Le premier établissement secondaire de Kumasi porte son nom : le lycée de filles Yaa Asantewaa
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Pinado Abdu-Waba, Ramatu Mahmud Abubakar Jawando et Gwendolin Hilse ont contribué à ce récit, qui fait partie de la série "Racines d'Afrique". Une série lancée début 2018 par la Deutsche Welle, en coopération avec la fondation Gerda Henkel.