Yarmouk entre l'armée syrienne et "L'Etat Islamique"
8 avril 2015
Assiégés depuis plus d'un an par l'armée syrienne, les habitants de ce camp souffrent de pénuries de nourriture, d'eau et de médicaments. Avec l'aide de jihadistes du Front al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, la milice terroriste de "L'Etat Islamique" a lancé une offensive sur le camp et en contrôle désormais une grande partie. La Frankfurter Rundschau constate : "Depuis longtemps déjà aucun convoi humanitaire ne se rend plus dans cette zone en guerre : un paysage de ruines, sur lesquelles flottent les drapeaux noirs du groupe terroriste de l'Etat Islamique. La situation y est sans doute bien pire encore que ce que l'on redoute. Le monde peut-il enfin faire quelque chose pour imposer un corridor humanitaire sûr pour Yarmouk ? Au cours des deux dernières années, cela n'a pas été possible. Yarmouk rend perplexe, souligne le journal. Ce n'est pourtant qu'un exemple dramatique parmi de nombreux autres pour la Syrie qui sombre dans le chaos et la violence."
La taz, die tageszeitung remarque: "Il y a deux ans, le régime syrien a coupé l'approvisionnement en eau, en courant électrique et en vivres de ce quartier où vivent Palestiniens et étudiants rebelles. Peut-être que l'avancée de l'Etat Islamique convient parfaitement au régime de Bachar al-Assad. Car ce que les bombes, la faim et le typhus n'ont pas réussi à achever, les fanatiques de l'Etat Islamique vont le faire. Et Assad - cynisme insupportable - peut se présenter ainsi comme étant le moindre mal. En Occident cette stratégie fonctionne, malgré les chiffres de l'ONU s'indigne la taz. Des chiffres qui prouvent pourtant que 80% des quelque 220.000 morts du conflit en Syrie sont à mettre au compte du régime d'Assad!"
Autre thème: la visite en Iran du président turc Recep Tayyip Erdogan …
La FAZ, la Frankfurter Allgemeine Zeitung y voit une lueur d‘espoir: "une coopération de la Turquie, puissance protectrice des musulmans sunnites, et de l‘Iran, puissance protectrice des chiites, pourrait contribuer à endiguer la vague de violences incontrôlées au Proche Orient. Le rapprochement entre Ankara et Téhéran avait commencé il y a quatre ans, lorsque le mouvement de révolte dans le monde arabe s'était mué en guerres civiles inter -confessionnelles. Les relations avec Riyad aussi s'étaient sensiblement refroidies, parce que la Turquie soutenait les Frères musulmans. Or, affirme la FAZ, les conflits au Proche-Orient ne peuvent être circonscrits que si les trois principaux acteurs que sont l'Arabie Saoudite, l'Iran et la Turquie le veulent ! "