À l'assaut des rebelles de l'EIIL
17 juin 2014En Irak, où les rebelles de l'Etat islamique d'Irak et du Levant (EIIL) avancent vers la capitale, comme dans d'autres pays, le terrorisme a pris de l'ampleur. Pour l'expert du Moyen-Orient, l'Allemand Michael Lüders, ces actes terroristes sont le fait d'individus isolés. Pour l' expert allemand, il n'y a pas de direction centrale qui coordonne les actions terroristes de ces individus. Donc pas de cerveau. Cependant, dit-il, les attaques terroristes ont lieu dans des États défaillants, terreaux propices aux violences, avec des acteurs agissant de manière indépendante.
Pour Michael Lüders, l'avenir de ces pays en guerre comme l'Irak, la Syrie ou l'Afghanistan, est inquiétant du fait qu'ils doivent relever le défi très sérieux de la sécurité tout en œuvrant pour la construction d'un Etat politiquement stable. Mais comment y parvenir ? Michael Lüders:
« Malheureusement, il n'existe pas de panacée. La reconstruction de l'Etat, que ce soit en Irak, en Afghanistan ou ailleurs, va prendre des années. Actuellement sur le terrain, on constate que l'absence de l'Etat dans ces pays, permet des alliances auparavant impensables entre d'autres puissances. Et c'est ce qui se passe actuellement entre les Etats-Unis et l'Iran ou avec le gouvernement turc et les Kurdes vivant dans le nord de l'Irak. »
Pour le politologue allemand, une intervention militaire en Irak pour résoudre le conflit est illusoire. Il pense que des structures doivent plutôt être créées sur place pour contrecarrer la chute du gouvernement irakien:
« Comment créer des structures qui ne conduisent pas à l'effondrement de l'État ? Cela signifie en pratique que les Européens et les Etats-Unis fassent pression sur le gouvernement du Premier ministre irakien El Maliki, anti-sunnite et qui exploite les différends confessionnels entre sunnites et chiites, créant un terreau favorable à cette crise comme auparavant la politique d'occupation américaine. »
Mettre donc fin à la guerre de religion entre sunnites et chiites en Irak nécessite un rétablissement de l'équité et de l'équilibre social. Mieux, cela ferait bouger la ligne de fracture qui voit s'installer une sorte de guerre froide entre Washington et Moscou : la première soutenant la rébellion sunnite contre le pouvoir de Bachar al-Assad et la seconde, Moscou, aidant l'Iran dans la défense du pouvoir de Assad.