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Le parti communiste chinois célèbre ses 100 ans

1 juillet 2021

Le PCC est le parti qui dirige seul la Chine d'une main de fer depuis 72 ans. Il organise la répression, la censure... et la propagande du régime de Xi Jinping.

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La Chine célèbre les 100 ans du PCC
La Chine célèbre les 100 ans du PCCImage : Ng Han Guan/AP/dpa/picture alliance

Le Parti communiste chinois fête son centenaire à partir de ce 1er juillet. Le parti, qui a régné seul pendant 72 ans, compte plus de 90 millions de membres dans toute la Chine  et est plus puissant que jamais. Pour maintenir son pouvoir, le PCC dispose d'un énorme appareil de répression et de censure et une machine de propagande redoutable.

Une fanfare à l'unisson, place Tienanmen, pour marquer le centenaire du PCC
Une fanfare à l'unisson, place Tienanmen, pour marquer le centenaire du PCCImage : Wang Ye/XinHua/dpa/picture alliance

Le serment d'allégeance au Parti communiste chinois, le chef de l'Etat et chef du parti, Xi Jinping, l'a prononcé une nouvelle fois, à la mi-juin, avec une cinquantaine de cadres dirigeants dans un musée d'histoire de Pékin.

"Je serai fidèle au parti, je lutterai pour le communisme toute ma vie et je serai prêt à tout sacrifier pour le parti et le peuple à tout moment, et je ne trahirai jamais le parti", ont scandé Xi Jinping et les cadres dirigeants, au garde-à-vous, le poing droit levé.

Des drapeaux rouges

Dans toute la Chine, des drapeaux rouges ont été hissés, des logos en forme de faucille et de marteau érigés et des expositions commémoratives organisées pour marquer le 100ème anniversaire du PCC, ce 1er juillet.

Xi Jinping lors de son discours à Pékin
Xi Jinping lors de son discours à PékinImage : Ng Han Guan/AP/picture alliance

La télévision, les journaux et les médias en ligne font de leur côté un large écho aux réalisations du parti communiste.

"Le parti communiste a uni le peuple chinois et l'a conduit de la faim et de la faiblesse à une nouvelle force", déclare Feng Jianmei, professeur à l'académie des cadres dirigeants du parti communiste à Yan'an, dans le centre du pays.

Des millions de morts

Cependant, ce dont le PCC et les médias ne parlent pas, ce sont les millions de morts que le parti a sur la conscience. Aucune mention n'est faite des plus de 15 millions de morts de la famine provoquée par l'Etat pendant le "Grand Bond en avant" de 1959 à 1961, ni des morts pendant la "réforme agraire" de 1950 et la "Révolution culturelle" de 1966 à 1976. Egalement tabou : les manifestations pacifiques des étudiants écrasées dans le sang sur la place Tiananmen, le 4 juin 1989, le mouvement de contestation à Hong Kong, les persécutions des minorités.

Derrière la symbolique du rouge révolutionnaire, beaucoup de sang a aussi coulé du fait de la répression
Derrière la symbolique du rouge révolutionnaire, beaucoup de sang a aussi coulé du fait de la répressionImage : Thomas Peter/Reuters

>>> Lire aussi : La Chine malmène ses minorités

Parti unique... quasi obligatoire

Fondé en 1921, le parti communiste chinois compte aujourd'hui plus de 90 millions de membres, selon ses propres chiffres. L'adhésion aide à faire carrière dans les entreprises publiques mais aussi dans les entreprises privées. Mais seuls les meilleurs, les plus fiables et les plus ambitieux sont admis à la procédure d'admission.

L'un des candidats actuellement en cours de procédure d'admission est Gao Cong, 29 ans. Il explique que dans le quartier où il travaille, beaucoup de jeunes veulent devenir membres du parti. "J'essaie donc d'être encore meilleur que les autres. J'ai mis des sentiments réels dans ma lettre de motivation.">>> Lire aussi : Xi Jinping agit comme certains dirigeants africains

Gare aux contestataires

Les critiques à l'encontre du parti communiste sont entendues en Chine, bien sûr, mais presque personne ne veut s'exprimer ouvertement. La peur d'être puni ou de perdre son emploi est trop grande.

>>> Lire aussi : Allemagne-Chine : les droits de l’homme, mais pas trop

Le PCC répond sans cesse aux critiques faites à son encontre en disant que ceux qui les font ne comprennent pas la Chine.

L'historien Daniel Leese de l'Université de Fribourg pense que cela est faux. Il reconnaît que le parti en "tire bien sûr clairement avantage : que toute critique du parti est directement une critique de la Chine, de l'Etat et du peuple. On est ainsi pris dans un cercle vicieux dans lequel il n'y a plus aucune raison de penser à des alternatives, car l'histoire a trouvé son accomplissement."

En 2018, le premier secrétaire du parti communiste chinois, Xi Jinping, élu en 2012, a fait par ailleurs supprimer la limite constitutionnelle des deux mandats, s'ouvrant ainsi la voie à une présidence à vie.   

Georges Ibrahim Tounkara Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle