Comment intervenir au Mali et en Guinée-Bissau ?
14 mai 2012C'est toujours l'impasse au Mali. La sortie de crise semble lointaine. Selon Gilles Yabi, directeur projet Afrique de l'Ouest de l'organisation International Crisis Group à Dakar, le refus de la junte face à l’hypothèse d’un déploiement des troupes ouest-africaines ne fait que retarder l'éventualité d'une sortie de crise : « Dans la mesure où le blocage se prolonge, la confusion se prolonge également quant au pouvoir à Bamako. (…) Il est très clair que la position de la junte compromet toute possibilité de sortie de crise au Nord comme au Sud. »
Terrain hostile
Pour la Guinée-Bissau, environ 600 casques blancs ouest-africains pourraient commencer à se déployer sur place dans une dizaine de jours. Quant au blocage côté malien, il est vrai que des chefs d'États voisins du Mali se montrent de plus en plus irrités par la position du capitaine Sanogo, mais ils ne peuvent pas passer outre la volonté de la junte. « La Cédéao n'a pas l'intention de déployer des troupes dans un terrain qui lui est hostile, poursuit Gilles Yabi. La réalité sur le terrain, c'est que les militaires semblent se ranger derrière la junte. Un déploiement est donc difficile dans ces conditions. »
En plus du blocage sur le déploiement des troupes, des négociations devraient aussi avoir lieu au niveau institutionnel. La Cédéao entend prolonger le mandat du président de transition, Diocounda Traoré. Un mandat qui expire le 22 mai prochain. Mais la junte n'entend pas le renouveler.
Auteur : Eric Segueda
Édition : Jean-Michel Bos