Fin du règne de Bachar al-Assad en Syrie
8 décembre 2024Face à l'offensive fulgurante de groupes rebelles menés par des islamistes radicaux, le pouvoir du président Bachar al-Assad s'est effondré ce dimanche (8.12.2024). C'est la fin d'un demi-siècle de règne sans partage du clan Assad puisque le père de Bachar al-Assad, Hafez, dirigeait le pays depuis 1971 jusqu'à sa mort en 2000.
A la télévision publique, les rebelles ont annoncé la chute du "tyran" Bachar al-Assad et ont dit avoir libéré tous les prisonniers "injustement détenus" et appelé à sauvegarder les biens de l'Etat syrien "libre".
Menés par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), ancienne branche syrienne d'Al-Qaïda, les rebelles ont conquis en quelques jours seulement, de vastes territoires et les grandes villes d'Alep et de Hama. Cette nuit, ils ont annoncé avoir pris le contrôle de Homs, la troisième ville du pays puis ce dimanche, ils sont finalement entrés dans Damas, la capitale.
Ère d'incertitude
La chute de Bachar al-Assad, si elle est synonyme de joie et de soulagement, ouvre aussi une période d'incertitude en Syrie, un pays morcelé par la guerre civile qui a fait près d'un demi-million de morts depuis 2011. Un pays livré aussi à des groupes soutenus par différentes puissances étrangères.
L'émissaire des Nations unies en Syrie, Geir Pedersen, a appelé dimanche à garder des "espoirs prudents" après la prise de Damas, qu'il a qualifiée de "moment décisif". De son côté, la Turquie, très influente en Syrie, a dit être en contact avec les rebelles pour garantir la sécurité.
Prudence en Allemagne
Plusieurs centaines de Syriens ont laissé éclaté leur joie dans les rues de Berlin. L'Allemagne est le pays de l'Union européenne où vit la plus grande diaspora syrienne : plus d'un millions de réfugiés syriens étaient arrivés après le déclenchement de la guerre civile, en 2011. Une importante communauté est installée dans la capitale.
Le gouvernement allemand a cependant lancé une mise en garde à l'endroit des nouveaux dirigeants en Syrie : "Le pays ne doit pas maintenant tomber entre les mains d'autres radicaux, quelle que soit la forme qu'ils prennent", a déclaré la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock. Le chancelier Olaf Scholz a parlé d'"une bonne nouvelle", dénonçant l'oppression "brutale" du régime Assad.