Le Ghana, "une source de fierté pour tous les Africains"
11 décembre 2024Au Ghana, la Commission électorale a confirmé, en début de semaine, la victoire de John Mahama, le candidat du parti d'opposition NDC, avec 56% des voix, face à Mahamudu Bawumia, le candidat du parti au pouvoir, le NPP.
Avant même l'annonce officielle des résultats, Mahamudu Bawumia avait cependant déjà reconnu sa défaite, appelant son adversaire pour le féliciter - un cas d'école dans une région, l'Afrique de l'Ouest, secouée par les coups d'Etat militaires et caractérisée par une culture politique de l'affrontement.
Au micro de la DW, Christopher Fomunyoh revient sur les résultats et sur ce qui attend le futur président. Il est directeur régional Afrique au National Democratic Institute à Washington.
Écoutez ou lisez l'interview ci-dessous
Christopher Fomunyoh : Cela démontre effectivement que le Ghana continue à faire sa marche vers la consolidation de sa démocratie. C'est une source de fierté pour les Ghanéens, mais c'est aussi une source de fierté pour tous les Africains qui sont attachés aux valeurs démocratiques et aux bonnes élections.
DW : ... Et c'est d'autant plus un exemple remarquable que le Ghana est, malgré tout, passé par des épisodes plus tumultueux par le passé, par des coups d'Etat militaires, par des périodes d'autoritarisme...
Christopher Fomunyoh : Oui, effectivement, je crois qu'il faut reconnaître que cette période difficile est derrière lui depuis deux décennies maintenant. Pratiquement tous les huit ans, il y a une alternance paisible par la voix des urnes au Ghana. C'est un exemple qui démontre que le Ghana se démarque des difficultés électorales que rencontrent certains des pays voisins, mais que le Ghana, aussi, se met en ligne droite avec les pays comme le Botswana, la Namibie, Maurice et même le Sénégal qui, au cours de cette année 2024, ont tenu de très bonnes élections.
Le Ghana aujourd'hui, fait partie des pays africains qui accueille le plus grand nombre d'Africains de la diaspora. Parce qu'effectivement, on sent que le pays est bien géré, que sa démocratie fonctionne, que l'administration et les institutions fonctionnent. Et c'est devenu très attirant pour les Africains et aussi pour les investisseurs privés.
DW : Où voyez vous là les principaux défis à relever ? À quel point John Mahama va pouvoir se démarquer de son prédécesseur ?
Christopher Fomunyoh : Effectivement, le parti politique de John Mahama, le NDC, est un parti de gauche par rapport à au parti NPP du président sortant Nana Akufo-Addo qui était un parti de libéral de droite. Donc, si effectivement il va dans ce sens, il va pouvoir consacrer beaucoup plus d'énergie et de ressources à la résolution des questions relatives au chômage des jeunes et à la restructuration économique. C'est un pays qui a aussi des atouts économiques qui, si c'est bien géré, pourrait permettre au pays de redémarrer son économie et de continuer sa marche pour un développement économique et politique consistant.