NDC contre NPP : qui pour relancer l'économie du Ghana ?
6 décembre 2024Il y a 12 candidats en tout, mais ce sont bien les poulains du NPP et du NDC que tout le monde regarde alors que le Ghana s'apprête à vivre ses neuvièmes élections générales. C'est le 7 décembre que les électeurs se rendront aux urnes pour choisir leur président et leur Parlement, dans une élection très disputée entre les deux partis qui se partagent le pouvoir depuis 1992.
Mahamudu Bawumia d'abord pour le NPP (Nouveau parti patriotique). Il a 61 ans et il est le vice-président actuel, depuis 2016. Il a été vice-gouverneur de la Banque centrale du Ghana puis colistier du président sortant, Nana Akufo-Addo, depuis 2008.
Son opposant, l'ancien président John Dramani Mahama, 65 ans, a déjà dirigé le pays pour le NDC (Congrès national démocratique), de 2012 à 2016. Il était auparavant vice-président et ministre des Communications.
Programme trop flou
La situation économique est très difficile depuis que le pays a fait défaut sur une majorité de sa dette extérieure, en 2022, mais d'après plusieurs experts, le programme des candidats ne le reflète pas. Bright Simons, chercheur pour le think tank Imani, affirme :
"Les deux partis ne sont pas assez conscients de la profondeur de la crise fiscale du Ghana. Les deux manifestes ont un caractère extrêmement expansionniste et se concentrent sur l'investissement dans la croissance, alors que la situation du pays demande une consolidation immédiate pour stabiliser l'environnement macro-économique."
Chacun sa recette
Les candidats parlent de réduction d'impôts et de réforme de la TVA. Le NPP envisage bien de limiter les dépenses publiques à 3% du PIB, sans expliquer clairement où auront lieu les coupes budgétaires.
L'opposition fait campagne, elle, pour une économie qui tournerait 24h sur 24 et propose de renforcer l'agriculture et l'agroalimentaire. Mahamudu Bawumia, surnommé Monsieur Digital, annonce la numérisation de l'Etat et sur le papier, c'est une bonne idée pour l'analyste financier, Leslie Dwight Mensah :
"Si le pays continue d'avancer sur cette voie de digitalisation de l'économie, d'améliorer les compétences numériques de la population, particulièrement des jeunes, alors cela peut mener au développement d'une industrie des services numériques dynamique au Ghana."
Quel que soit l'élu, il devra aligner ses projets de dépenses avec le programme du Fonds monétaire international qui exige une baisse du déficit de l'Etat pour 2025.