L’avenir politique du Burundi après Pierre Nkurunziza
10 juin 2020La mort de Pierre Nkurunziza a ému Marguerite Barankitse, qu’on surnomme Maggy.
Elle a fui les violences qui ont suivi la réélection de Pierre Nkurunziza en 2015 et dirige à Kigali la maison Shalom qui accueille des réfugiés Burundais.
>>>>>> 2015 à 2020, le quinquennat de trop pour Pierre Nkurunziza
"Le pays est libéré. Parce qu’il avait quand même semé la terreur. J'ai souffert á cause de son système. Mais, je ne souhaite jamais à quelqu'un de souffrir de la même manière."
En 2014, le président de l’Association burundaise pour la protection des droits humains, Pierre Claver Mbonimpa, avait passé six mois à la prison de Mpimba de Bujumbura pour atteinte à la sûreté de l’État.
Avant d’être libéré, le 29 septembre de la même année, pour des raisons médicales.
Ces ennuis ne s’arrêtent pas là puisque le 3 août 2015, Pierre Claver Mbonimpa, a échappé de justesse à une tentative d’assassinat dans la capitale burundaise. C’est pourquoi, il estime que malgré le décès de Pierre Nkurunziza, le système va demeurer le même.
"Ce n'est pas Evariste Ndayishimiye qui va diriger le pays seul. Parce que c'est tout un système. Pour moi, Ndayishimiye, même s'il devient président, il va continuer à travailler dans le même système du CNDD-FDD. La politique du CNDD-FDD, nous savons comment elle est organisée. Et je ne pense pas que Ndayishimiye pourra prendre ses responsabilités devant ses généraux. Tout dépendra de sa responsabilité."
A lire aussi ►Réactions d'activistes après la mort de NkurunzizaPacifique Nininahazwe, président du Forum pour la conscience et le développement (FOCODE) regrette lui, que le défunt président ne puisse pas répondre des crimes qui lui sont reprochés.
"Je regrette que Nkurunziza disparaisse sans avoir comparu devant une juridiction où il aurait dû justifier ce qui s'est passé de ses 15 ans de régime, spécialement, de cette période qui va de 2015 à 2020."
Que prévoit la Constitution burundaise en cas de décès du président en exercice ?
Selon l’article 121 de la Constitution, c’est le président de l’Assemblée nationale, Pascal Nyabenda, qui doit assurer l’intérim avant l’organisation de nouvelles élections.
Lesquelles ont eu lieu le 20 mai dernier. Ce qui rend moins plausible cette hypothèse, estime l’intellectuel Burundais, David Gakunzi.
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