Un plan qui passe mal
14 février 2023Alors que le gouvernement congolais réserve sa réponse concernant le plan de déploiement de la force militaire de la Communauté d'Afrique de l'Est dans la province du Nord-Kivu, la coalition de l'opposition Lamuka considère cette initiative comme un premier pas vers la balkanisation de la RDC et appelle la population congolaise à s'y opposer.
Ce plan prévoit le déploiement des troupes burundaises à Sake, Kirolirwe et Kitshanga, où ont lieu les combats contre les rebelles du M23. Les soldats kényans devraient être pour leur part basés à Kibumba, Rumangabo, Tongo et Kishishe.
Les soldats ougandais devraient être déployés à Bunagana, Kiwanja, à Rutshuru et dans la région de Mabenga. Enfin, les troupes du Soudan du Sud seront à Rumangabo avec le contingent kényan.
Autre décision
La réunion de Nairobi a également décidé que le retrait des rebelles du M23 devra s'échelonner sur une période de 30 jours. Une décision au sujet de laquelle le gouvernement congolais n'a pas encore donné sa position.
Mais Christophe Lutundula, vice-premier ministre en charge des Affaires étrangères, n'a pas caché le fait que les autorités congolaises ne sont pas d'accord avec ce plan, Kinshasa exigeant un arrêt immédiat des combats par le M23.
"Tout ce qui n'est pas dans la logique de la cessation des hostilités par le M23, de la cessation de l'agression par le Rwanda, du retrait des zones occupées par le M23 et l'armée rwandaise, tout ce qui n'est pas dans le sens du retour de nos compatriotes à leurs domiciles, tout ce qui n'est pas dans le sens de permettre à la République d'exercer pleinement sa souveraineté, de sauvegarder son intégralité territoriale et de sauvegarder l'indépendance de notre pays, nous ne l'accepterons pas " précise à la DW Christophe Lutundula.
Des inquiétudes
Du côté de l'opposition, on estime que ce plan de déploiement fait courir le risque d'un démantèlement du territoire de la RDC. La coalition Lamuka demande aux Congolais de résister et réclame le retrait immédiat des troupes de l'EAC.
"Les armées de l'EAC doivent rentrer chez elles. Ce plan de balkanisation, nous le refusons et appelons le peuple congolais à s'y opposer farouchement. C'est de la haute trahison. Nous appelons le peuple congolais à entrer en résistance immédiatement contre l'armée de l'EAC et sa présence au Congo" explique Prince Epenge, porte-parole de Lamuka.
Pendant ce temps, dans la province du Sud-Kivu, les activités ont été paralysées ce mardi après que la société civile a appelé à une journée morte pour exiger le départ des troupes de l'EAC et soutenir l'armée congolaise.