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PolitiqueAfrique du Sud

Sommet des Brics : Vladimir Poutine n'ira pas à Johannesburg

Christine Mhundwa
19 juillet 2023

Le président russe Vladimir Poutine, qui est visé par un mandat d'arrêt de la CPI, ne se rendra pas au sommet des BRICS en Afrique du Sud.

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Les présidents Vladimir Poutine et Cyril Ramaphosa
Le président Vladimir Poutine et son homologue Cyril Ramaphosa en Russie en 2019Image : Mikhail Metzel/ITAR-TASS/IMAGO

C'est la présidence sudafricaine qui l'a annoncé : le président russe Vladimir Poutine ne fera pas le déplacement au sommet des BRICS prévu du 22 au 24 août prochain à Johannesburg, alors qu'il est visé par un mandat d'arrêt international, émis par le CPI.L'opposition sudafricaine était montée au créneau pour demander au président Cyril Ramaphosa de faire arrêter Vladimir Poutine si ce dernier foulait le sol sudafricain. L'Afrique du sud, signataire du statut de Rome ayant créé la CPI, a donc mis fin aux spéculations.

Mardi (18.07.2023), une déclaration inédite de Cyril Ramaphosa avait permis d'éclaircir la situation. La Russie aurait menacé l'Afrique du Sud en lui disant qu'une arrestation de Poutine serait une "déclaration de guerre". Pour Dimitri Peskov, porte-parole de la présidence russe, les choses sont claires."Dans ce monde, il est absolument clair pour tout le monde ce que signifie une tentative d'empiéter sur la tête de l'État russe. Par conséquent, personne n'a besoin d'expliquer quoi que ce soit" a-t-il affirmé.

Les ministres des affaires étrangères des Brics lors d'une réunion en juin 2023
Réunion préparatoire du sommet des BricsImage : BRICS/AA/picture alliance

Un dilemme

 Ces derniers temps la pression est montée d'un cran en Afrique du sud pour contraindre les autorités à arrêter le dirigeant russe. Une forte pression mais aussi un dilemme pour le président Cyril Ramaphosa.

"Il faut se mettre à la place de Cyril Ramaphosa... poussé par son opposition. Une partie de la société civile qui voulait que la justice Sud-africaine reste indépendante et puisse faire ce qu'elle doit faire. Et devant ce dilemme et les incertitudes, il a plaidé pour que Vladimir Poutine ne vienne pas"  estime Jean Claude Felix Tchikaya, chercheur pour l'Afrique à l'institut Prospective et sécurité en Europe.

Partagé entre sa fidélité à Vladimir Poutine avec qui il entretient de bonnes relations et respecter les traités internationaux auquel son pays est signataire, le président sud-africain était sous pression. 

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov lors d'une rencontre préparatoire
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov devrait faire le déplacement en Afrique du sudImage : Nic Bothma/REUTERS

"Une épée efficace"

Selon Doudou Sidibé, enseignant chercheur en relation internationale, à l'Université Gustave Eiffel de paris : " Si vraiment, le président sud-africain n'arrête pas Poutine, il va aussi attirer la colère ou la critique des pays occidentaux. Et sera catalogué comme un pays qui ne respecte pas les normes internationales. Le fait de discuter avec Poutine a apaisé la situation  aussi bien pour le président sud-africain que pour l'opposition ".

La ministre allemande des affaires étrangères Annalena Baerbock a déclaré de son côté que : "cela montre clairement que le droit pénal international, malgré toutes ses lacunes, n'est justement pas une épée faible, mais qu'il est efficace".

Vladimir Poutine a annoncé qu'il participera par visioconférence au sommet des BRICS. Son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov devrait en revanche y être en présentiel.