Allemagne: la violence contre les enfants augmente
26 mai 2021Avec les fermetures à répétition des garderies, centres pour jeunes et clubs sportifs , les médecins et les agences de protection de l'enfance avait déjà mis en garde contre les dangers que pouvaient courir les enfants et les jeunes s’ils sortaient des radars. Des inquiétudes qui semblent se confirmer, l'Office fédéral de la police criminelle a présenté les chiffres de l'année 2020. Résultats : il y a eu plus d'abus sexuels, plus de meurtre d'enfants que l’année précédente.
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Des chiffres qui augmentent
Les chiffres, déjà élevé en 2019 ont encore augmenté de 1000. On comptabilise 16.000 cas sur l'année 2020 dans toute l'Allemagne. Avec environ un quart d'entre eux en Rhénanie du Nord-Westphalie dans l'ouest du pays. Cela représente une augmentation de 6% par rapport à 2019. Dans le Land de Hesse, région située dans le Centre-Ouest de l'Allemagne par exemple, le nombre d'enfants maltraités a augmenté de douze pour cent. Six enfants ont été délibérément tués ou assassinés - deux fois plus que l'année précédente. Il y a également eu près de sept pour cent de cas supplémentaires d'abus sexuels. Les jeunes enfants ont été particulièrement touchés : pour les enfants de moins de six ans, l'augmentation était d'environ 45 pour cent.
Une situation familiale déjà difficile, par exemple en raison de difficultés financières, d'un espace de vie limité ou de facteurs tels que la maladie ou la drogue ont aggravé la situation.
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D'ailleurs le nombre d'enfants et de parents qui ont demandé de l'aide à l’Association pour la protection de l'enfance a sensiblement augmenté au cours de l'année écoulée. Mais il ne s’agit que de la partie visible de l’iceberg.
Avant sa démission suite à une affaire de plagiat, Franziska Giffey qui était ministre de la Famille, avait tiré la sonnette d’alarme il y a un an déjà quand elle était en poste en faisant remarquer que le fait que les enfants soient à la maison rend difficile toute surveillance. "Nous supposons que beaucoup de choses se passent dans l’ombre" avait- elle déclaré à l’époque.
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D'autres sources d'inquiétude
L'Association pour la protection de l'enfance souligne également un autre problème : étant donné que de nombreuses institutions et établissements étaient régulièrement fermés, il était difficile de faire remonter les informations sur des cas d'abus. Plus de lanceurs d'alerte pour ainsi dire.
La police et les bureaux de protection de l’enfance dépendent en grande partie des personnes extérieures, telles que les enseignants, les pédiatres et les travailleurs sociaux. Et ce sont précisément ceux-ci qui ont récemment souligné que certains enfants ont été très isolés au cours de l'année écoulée ou ont même complètement disparu.
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Outre les violences dont sont victimes les enfants, la production, la vente et la distribution sur Internet notamment de matériel pornographique juvénile qui a augmenté d’au moins 50 pour cent est aussi source d’inquiétude. Mais il y a également le fait que les jeunes se prennent eux même en photo ou en vidéo et les partagent sur les réseaux sociaux.
Selon Jörg Fegert, directeur médical de la clinique de psychiatrie pour enfants et adolescents à Ulm (ville du Bade-Wurtemberg, dans le sud de l'Allemagne) il faut davantage sensibiliser les adolescents et les enfants.
Récemment suite au démantèlement de Boystown l'une des plus grandes plates-formes darknet au monde spécialisée dans l'échange d'images et de vidéos montrant les abus sexuels sur des garçons, les autorités allemandes ont assuré qu’elles feraient tout pour " protéger les enfants de ces crimes dégoûtants ".